En art comme dans d'autres domaines de la société il est d'usage de prendre position, de révéler ce que vous croyez ou ce que vous ne croyez pas. Cette attitude est polarisante. Elle se veut claire et distincte. C'est le jeu du « à prendre ou à laisser », un phénomène de la société occidentale, qui semble évoluer vers une fin en soi, celle de poursuivre le seul but de représenter une unique vérité et de revendiquer son statut global dans un monde globalisé. Tout est tangible, faisable et explicable. Voilà une ère de désenchantement, un héritage du siècle dernier. Toutefois, cette philosophie demande un tribut, elle coupe les ponts, elle rompt avec la tradition, avec le naturel et l'originel, elle déracine le présent ...
Les images de Sascha Weidner sont issues de cette époque. Néanmoins elles arrivent à faire abstraction de la projection antérieure pour parler d'un autre monde. Elles sont comme des fenêtres ouvertes sur des univers parallèles. Elles puisent dans le passé, pointent sur l'avenir, citent l'histoire de l'art, le cinéma ou la littérature. Elles transforment le mot écrit en images et les images se changent à nouveau en histoires. Elles montrent les relations entre le souvenir privé et la mémoire collective. Les photographies ne retracent pas d'oppositions, mais réconcilient les contraires. Sascha Weidner évoque de façon ludique la magie d'un esprit du temps désenchanté: "Touché".
Texte : Annick Meyer
Avec l'aimable soutien du Sprengel Museum Hannover et de la ville de Hanovre.
Vues d'exposition
© CDI 2017